Sur le chemin du retour de la bataille de Dhat Ar-Riqa, un soir, les musulmans s’arrêtèrent à un endroit pour dormir. Le Messager de Dieu choisit alors quelques compagnons pour monter la garde à tour de rôle. Parmi eux se trouvaient’ Ammar Ibn Yasir et ‘Abbad Ibn Bishr qui firent le guet ensemble.
Voyant que son compagnon ‘Ammar était épuisé,’ Abbad lui proposa de dormir la première partie de la nuit afin de bien récupérer. Il lui affirma pouvoir se charger seul de la surveillance en attendant qu’il le remplace pour la seconde partie de la nuit.
Voyant que l’endroit était plutôt calme et sûr, ‘Abbad voulut occuper son temps en accomplissant des prières. Il souhaitait être récompensé doublement par Dieu en cumulant la ” surveillance” et la ” prière”.
‘Abbad se leva donc et commença à prier.
Alors qu’il était plongé dans sa prière et qu’il psalmodiait des versets du Coran, après avoir récité la sourate de l’ouverture (al fatiha), une flèche vint se planter dans son bras. Il l’ arracha tranquillement et continua sa prière. L’assaillant tira alors une seconde flèche qu’il arracha aussi vite.
Sentant que ses forces s’epuisaient sérieusement, il abréga sa lecture, s’inclina puis se prosterna. Alors qu’il était prosterné, il tendit sa main en direction de ‘Ammar, qui dormait près de lui, et le secoua pour le réveiller. Il acheva sa prière et dit à’ Ammar : ” Réveille-toi pour monter la garde car j’ai été touché.”

homme-en-prosternation

‘Ammar se réveilla brusquement, ce qui produisit un vacarme. Les assaillants furent effrayés et prirent la fuite.
Il se tourna ensuite vers’ Abbad et lui dit :” Gloire à Dieu ! Pourquoi ne m’as-tu pas réveillé immédiatement, lorsque tu as été touché la première fois ?” ‘Abbad lui répondit : ” J’ étais en train de réciter des versets du Coran et j’étais totalement absorbé par ce que je lisais. Je n’ai donc pas voulu rompre ma lecture. Par Dieu ! Si le Messager de Dieu ne nous avais pas ordonné de monter la garde, j’aurais préféré mourir plutôt que d’interrompre la lecture des versets que je lisais. “